Patrimoine historique: l’église Sainte Cécile

L’église a été considérablement modifiée en 1854. Auparavant elle était des XIIe et XIIIe siècles, avec une nef unique flanquée d’une chapelle latérale au nord. Un très grand choeur a été ajouté à cet édifice au XVIe siècle. Au milieu du XIXe siècle, elle a été jugée à la fois trop petite et irrégulière dans son plan et ses volumes. L’architecte Louis Colbrant tentera, selon les désirs du curé Averland, de faire ici un édifice conforme aux principes de l’architecture religieuse du temps, c’est à dire en néo-gothique. Le résultat n’est guère à la hauteur des ambitions du curé mais des éléments antérieurs ont été conservés et permettent une approche de l’édifice ancien.

Extérieurement, le chœur n’a guère été modifié, par contre, la nef a été fortement remaniée avec une chapelle formant bas-côté ajoutée au sud, tandis que celle du nord a été allongée vers le chœur. Le clocher et ses annexes font partie de cette campagne de transformation pour lesquelles une souscription avait été lancée à l’époque. Parmi les donateurs, citons l’impératrice Eugénie et surtout la famille Virnot de Lille.

L’église, sous l’Ancien-Régime, appartenait au seigneur du lieu qui nommait le curé avec l’accord de l’évêque de Tournai. L’abbaye de Cysoing y prélevait la dîme. C’est une situation très rare. Le patronage de Sainte Cécile est également une curiosité, unique dans l’ancien diocèse de Tournai.

Le clocher en briques reprend dans son allure générale ce qui se faisait dans la région à l’époque classique (XVIIe et XVIIIe siècle). Mais les percements, portes et baies, sont en arc brisé, se voulant gothiques. Une flèche de charpente surmonte la maçonnerie assez austère. Deux ailes en appentis flanquent l’entrée en avant du grand pignon des nefs qui englobe une partie romane devenue invisible.

Du côté nord se voient les vestiges de la maçonnerie de la chapelle primitive en blocs de pierre de Tournai avec des éléments réemployés incorporés. C’est le soubassement du chœur qui est le plus intéressant par l’amoncellement de vestiges antérieurs utilisés au XVIe siècle pour construire ce sanctuaire : se distinguent, outre les moellons irréguliers, des pierres en forme de trapèze qui sont des piédroits de fenêtre du début du XIIIe siècle dont certaines portent encore la trace des ferrures ayant constitué les barlotières, servant à maintenir les vitraux.

Il n’est plus possible de se rendre compte de ce qu’était l’intérieur avant sa transformation. Le volume de la nef a été totalement modifié, ayant jadis un plafond en bois avec poutres, peut-être du XIIIe siècle. Une arcade séparait cette nef du choeur, alors voûté en bois avec des poutres et des poinçons soutenant le berceau brisé.
Désormais totalement enduite et peinte, l’église donne du style gothique une assez pâle représentation.

(Extraits de la plaquette sur l’église Sainte Cécile de Wannehain, réalisée par la Communauté de Communes Pays de Pévèle)